Les risques liés aux contractants comme priorité stratégique pour le conseil d’administration

En un coup d’œil

  • Un seul incident impliquant un contractant peut entraîner des pertes de plusieurs millions, une interruption de la production et des atteintes à la réputation.
  • Les accidents impliquant des contractants et les responsabilités qui en découlent augmentent, avec des conséquences juridiques et financières considérables pour les dirigeants en Belgique et aux Pays-Bas.
  • Les nouvelles technologies et l’intelligence artificielle permettent désormais de gérer les risques liés aux contractants de manière proactive et en temps réel, au lieu de réagir a posteriori.
  • La CSRD impose une transparence sans précédent dans l’ensemble de la chaîne, faisant de la gouvernance des contractants un avantage concurrentiel stratégique.

Découvrez ci-dessous comment transformer ces risques en création de valeur et en décisions pérennes pour l’avenir.

Le moment où un contractant a négligé un test de sécurité crucial dans une raffinerie européenne a tout changé. L’arrêt de production inattendu, les coûts de remise en état immédiats et les atteintes à la réputation qui ont suivi ont montré qu’un seul incident pouvait désorganiser complètement une entreprise. Malheureusement, ce n’est pas une exception dans un secteur où les risques liés aux contractants augmentent de manière exponentielle.

Les statistiques sont préoccupantes. Selon les données les plus récentes, 3 286 accidents du travail ont coûté la vie à des salariés dans l’Union européenne, tandis que le coût économique total a été estimé à 476 milliards d’euros, soit 3,3 pour cent du PIB européen. Pour les CEO dans les zones à haut risque en Belgique et aux Pays-Bas, cela signifie que la gestion des risques liés aux contractants n’est plus une préoccupation opérationnelle secondaire. C’est devenu une priorité stratégique directement liée au conseil d’administration.

Le profil de risque disproportionné des contractants

Les indicateurs de performance en matière de sécurité de l’IOGP révèlent une tendance inquiétante. Bien que le taux d’accidents mortels des contractants ait diminué ces dernières années de 1,62 à 0,87 pour 100 millions d’heures travaillées, ce chiffre reste nettement plus élevé que les 0,68 pour le personnel interne. Ces statistiques illustrent un problème fondamental de la gouvernance actuelle des contractants. Alors que les organisations peuvent maîtriser et orienter leur propre culture de sécurité, les contractants restent souvent une boîte noire en termes de profil de risque et de performance en matière de sécurité.

Ce profil de risque est renforcé par la complexité de la législation à laquelle les contractants sont soumis. Depuis le 30 juillet 2018, en Belgique, toutes les personnes morales, de droit privé comme de droit public, peuvent être poursuivies pénalement pour des infractions commises au sein de leur organisation, la règle de décumul et les immunités antérieures ayant été supprimées par la loi du 11 juillet 2018. Aux Pays-Bas, les employeurs sont soumis à une obligation de sécurité étendue en vertu de l’article 7:658 du Code civil. Cet article ne concerne pas seulement les salariés internes mais, via l’alinéa 4, également les travailleurs externes et autres personnes exécutant des tâches sans contrat de travail. Dès lors qu’il est établi que l’employeur a manqué à son devoir de protection, il lui incombe de prouver qu’il s’en est acquitté. En outre, l’article 7:611 du Code civil impose aux employeurs d’agir conformément aux exigences de la bonne foi contractuelle, ce qui peut entraîner un renversement de la charge de la preuve au bénéfice de la partie lésée.

Révolution technologique dans la gouvernance des contractants

La nouvelle génération de gestion des risques liés aux contractants s’appuie sur des analyses prédictives et une modélisation alimentée par l’intelligence artificielle. Les organisations utilisent de plus en plus des tableaux de bord en temps réel pour suivre en continu la performance et la sécurité des parties externes à l’aide de capteurs IoT, de dispositifs connectés et d’outils de conformité automatisés. Cette approche marque le passage d’une réaction après coup à une prévention proactive des risques, où les écarts sont immédiatement visibles et peuvent être corrigés sans délai.

Les modèles prédictifs pilotés par l’IA combinent données historiques et données en temps réel afin de cartographier avec précision les risques sur le lieu de travail. Ils analysent les facteurs environnementaux, l’état technique des équipements et les caractéristiques comportementales des travailleurs, y compris les données issues de dispositifs connectés sur la fatigue et la localisation. Les dirigeants disposent ainsi de tableaux de bord stratégiques offrant des informations en temps réel, des prévisions d’incidents potentiels et des alertes automatiques permettant des interventions rapides et ciblées.

La CSRD comme opportunité stratégique

La directive européenne sur la publication d’informations en matière de durabilité transforme la communication ESG d’un simple exercice de conformité en un avantage concurrentiel stratégique. Elle est mise en œuvre progressivement : depuis 2024 pour les grandes sociétés cotées, depuis cette année pour toutes les grandes entreprises et à partir du 1er janvier 2026 pour les PME cotées. Ce calendrier échelonné laisse aux dirigeants le temps de préparer soigneusement leur écosystème de contractants aux nouvelles obligations de reporting.

La CSRD impose une analyse de double matérialité qui conduit les organisations à cartographier à la fois l’impact sociétal de leurs activités et l’effet des risques de durabilité sur leur situation financière. Cette approche inside-out et outside-in va bien au-delà des divulgations financières traditionnelles.

Pour la gestion des contractants, cela signifie que non seulement les opérations propres doivent être suivies mais aussi l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, y compris tous les contractants et sous-traitants. Cette exigence de transparence est inédite mais elle ouvre également des perspectives pour les organisations qui prennent de l’avance dans l’intégration ESG.

Les analyses de double matérialité ne se contentent pas d’identifier des risques, elles mettent aussi en évidence de nouvelles opportunités de croissance et renforcent la confiance des investisseurs, des clients et des autres parties prenantes. Ainsi, la CSRD dépasse largement le cadre réglementaire. Elle devient un prisme stratégique incontournable pour la création de valeur et la prise de décision future.

Geert Peter de Oude est le fondateur et CEO d’Onyx One. Sous sa direction, Onyx One est devenu une plateforme SaaS de référence pour le management des contractants dans le secteur industriel européen. Onyx One couvre l’ensemble du processus de gestion des contractants depuis la qualification et l’onboarding jusqu’à la formation, la communication et le suivi. La plateforme connecte plus de 65 000 contractants dans 44 pays avec leurs donneurs d’ordre et offre une gestion en temps réel des attestations, certificats et contrôles de conformité, permettant une gouvernance sécurisée et vérifiable à grande échelle.

« Nous recommandons Onyx One sans hésitation ! Beaucoup de nos sous-traitants internes ont déjà travaillé avec le système et cela nous a convaincus. Nous sommes satisfaits de la plateforme et de la collaboration. »

Fons Huybrechts
Operationeel Preventie Adviseur – Bayer Agriculture bv

« Onyx One a considérablement amélioré notre gestion des prestataires. Tous les documents et certificats sont désormais suivis automatiquement. C’est un système convivial et ils disposent d’un solide service d’assistance. »

Diana De Peuter
Finance and IT Manager – Monument Chemical bv

« Nous disposons d’une excellente formation à la sécurité (e-Learning) pour les prestataires grâce à Onyx One et la coopération se déroule sans problème. »

Luc Dejonghe
HSSE Manager  – Shell Catalysts & Technologies Belgium N.V.